- IENISSEÏ
- IENISSEÏIENISSEÏRattaché au système Selenga-Baïkal-Angara qui en fait, avec 5 540 kilomètres, le plus long fleuve russe, l’Ienisseï draine un bassin de 2 620 000 kilomètres carrés, fortement dissymétrique. Il déverse dans la mer de Kara 623 kilomètres cubes d’eau par an avec un débit moyen, à l’embouchure, de 19 800 kilomètres cubes par seconde.L’Ienisseï proprement dit naît près de Kyzyl, de la confluence du Bi-Khem, dont la source est située dans les monts Saïan orientaux, et du Ka-Khem, dont la source se trouve en Mongolie. En amont d’Abakan, l’Ienisseï traverse, en gorges étroites, les monts Saïan occidentaux; les eaux s’écoulent à la vitesse moyenne de 4 mètres par seconde et la profondeur du lit varie entre 4 et 12 mètres. La vallée se dilate quelque peu à la traversée du bassin tectonique de Minoussinsk vers lequel convergent les rivières Abakan et Touba; dans les 700 kilomètres de la section moyenne du cours, elle s’encaisse en franchissant la terminaison occidentale des monts Saïan orientaux et ne s’élargit qu’à partir de Krasnoïarsk. En aval de la confluence de l’Angara où commence la section inférieure longue de 2 000 kilomètres, la vallée de l’Ienisseï atteint jusqu’à 40 kilomètres de largeur; la rive gauche, plane, est fort marécageuse alors que la rive droite surplombe nettement le plan d’eau fluvial. Le fleuve reçoit les eaux de la Toungouska Pierreuse et de la Toungouska Inférieure; sa largeur oscille entre 2 et 3 kilomètres, la profondeur du lit entre 12 et 23 mètres. Encombré d’îles qui le divisent en bras multiples, l’estuaire du fleuve commence à Oust-Port à 300 kilomètres de la mer de Kara.L’Ienisseï présente un régime nival de plaine caractéristique; son débit augmente dès la fin avril dans son cours moyen, et la montée des eaux n’intervient qu’à la mi-mai ou au début juin dans la basse vallée. Retenues longtemps par le bouchon de glace d’aval, les eaux de fonte envahissent, deux mois par an, la vallée du fleuve sur plusieurs dizaines de kilomètres de largeur dans la section moyenne du cours. L’apport des affluents enfle le débit moyen du fleuve: l’Angara le porte de 3 350 mètres cubes par seconde à 8 300, la Toungouska Pierreuse à 10 900 et la Toungouska Inférieure à 18 100 mètres au niveau d’Igarka.L’Ienisseï déverse par an, dans la mer de Kara, 10,5 millions de tonnes de matières solides et 30 millions de tonnes de substances dissoutes. Pris par les glaces de la fin octobre au début juin en aval et de la mi-novembre à la fin avril en amont, l’Ienisseï est cependant navigable à partir de Minoussinsk, soit sur la majeure partie de son cours (3 300 km); les navires de haute mer remontent l’estuaire et parviennent même jusqu’à Igarka, à 673 kilomètres des bouches du fleuve.La chasse, la pêche, les fourrures, etc. sont les principales activités des habitants du Nord. Les industries sont plutôt concentrées au sud. Le potentiel hydroélectrique du fleuve et de son principal affluent, l’Angara, est estimé à 25 000 mégawatts. Les principales centrales sont celles de Krasnoïarsk (6 000 mégawatts) et des Saïan (6 400 mégawatts).Ienisseï
Encyclopédie Universelle. 2012.
